Caractéristiques nutritionnelles


La qualité nutritionnelle de chaque aliment du quatrième groupe est inférieure à celle de son homologue appartenant aux autres groupes19. C’est pourquoi une consommation élevée d’aliments ultra-transformés est liée à une qualité moindre de notre alimentation et à des apports nutritionnels déséquilibrés, caractérisés par une haute densité énergétique[1], ainsi qu’une teneur plus élevée en21 :
-
glucides : la différence entre le quartile le plus haut de consommation et celui le plus bas est d’environ 10 %. Ceci est causé par la diminution de fibres (cf. page suivante) et par la présence de sucres ajoutés. En effet, la teneur de ces derniers est minimum deux fois plus élevée dans le cinquième quintile de consommation d’aliments ultra-transformés que dans le premier ;
-
matières grasses totales, graisses saturées et trans: les matières grasses totales sont 30 % plus présentes dans les produits standardisés comparés aux aliments du premier groupe22 ;
-
sodium et sel : les avis divergent concernant les teneurs en sel contenues dans ces aliments. En effet, certaines sources associent ces derniers à des teneurs plus faibles et d’autres à des teneurs plus élevées que les aliments bruts ;
-
additifs : ce sont les ingrédients les plus représentatifs de la catégorie des aliments ultra-transformés ;
-
vitamine B1 (ou thiamine) : cette vitamine est 1,5 fois plus présente dans les aliments manufacturés que dans les aliments bruts ou ayant subi une transformation minime.
En outre, lors de la consommation d’aliments du quatrième groupe, les valeurs maximales recommandées par l’OMS pour la consommation de ces trois premiers composés sont souvent dépassées (même pour le quintile le plus bas) : dans près de 61 % des cas en moyenne pour les sucres simples et dans environ 74,5 % des cas pour les graisses saturées et le sodium, tous quintiles confondus1.
Ce n’est pas surprenant quand on sait qu’un paquet de nouilles instantanées contient déjà entre un tiers à près de la totalité de la teneur quotidienne recommandée de sel23.



Leur consommation est également liée à un apport plus faible de25,26,27 :
-
fruits et légumes : cela entraine une diminution de l’apport en vitamines, minéraux, antioxydant et fibres ;
-
protéines : ils renferment 150 % moins de protéines que les aliments bruts22. Cependant, les recommandations nutritionnelles sont souvent atteintes ;
-
fibres alimentaires : il y en a environ 20 % de moins dans les quartiles de consommation les plus bas comparativement aux plus hauts ;
-
acides gras polyinsaturés n-3 : ils sont environ 20 % moins présents dans le plus faible quartile quand dans le plus élevé ;
-
vitamines et micronutriments : voir tableaux ci-dessous :



Les valeurs minimales recommandées par l’OMS pour la consommation de fibres alimentaires et de potassium ne sont souvent pas atteintes : dans près de 84 % des cas en moyenne pour le premier et dans environ 75 % des cas pour le deuxième1.


Ces produits à faible densité nutritionnelle et forte densité énergétique s’opposent donc aux produits du premier groupe, qui eux ont des profils nutritionnels sains et sont associés à une teneur plus élevée de protéines, fibres et micronutriments28. C’est la raison pour laquelle on parle de calories «vides»6, c’est-à-dire des calories qui fournissent de l’énergie, mais ne procurent pas en suffisance les nutriments non énergétiques essentiels, indispensables pour assurer la croissance et le fonctionnement correct de l’organisme29.
Toutefois, deux études (l’une réalisée au Canada et l’autre au Brésil) mettent en évidence le fait que le cinquième de la population consommant le moins d'aliments ultra-transformés correspond aux recommandations internationales de certains nutriments (protéines et fibres) ou les dépasse de peu (sucres simples, sel, graisses saturées). Par contre la teneur en matière grasse est tout de même souvent dépassée, tout comme la densité énergétique 30,31,32.
[1] « la quantité d’énergie ou de calories contenue dans un poids donné (par exemple kcal/g) d’aliment », définition provenant de (Régime hypocalorique, s.d.)20

